6 janvier 2010

L'orée du bois



Il y a des moments dans la vie où en quelques jours on vit beaucoup de choses, un concentré d'expériences de la plus agréable à la plus décevante. Moments souvent difficiles sur le coup, mais toujours enrichissants une fois assimilés.
Les tous derniers jours de 2009 et les tous premiers de 2010 ont été de ces moments là pour moi.

Vouloir se lancer sur une piste nouvelle se révèle être un chemin aussi souvent intéressant qu'ardu.
Cette piste ça fait quelques temps que je la regarde du coin de l'œil et que j'essaye d'y avancer d'un pas de temps en temps. Des fois je recule aussi, ou je trébuche dans une ornière, mais dans l'ensemble j'avance.

Vers qui? Vers quoi? Pour qui? Pour quoi?
Voilà de bonnes questions, qui sont les 1eres embûches qui parsèment la piste.

C'est vrai ça, avant quoi que ce soit d'autre faudrait peut être se poser quelques minutes à l'orée du bois et se demander un peu ce qu'on fout là non? Ce qu'on vient y chercher? Ce qu'on souhaite y trouver?

Après tout, une telle démarche n'est pas arrivée tout à fait par hasard, si?
Pour quel motif ne suis-je pas resté au bord de la route? Pourquoi ai-je préféré me diriger vers les bois? Ai-je vraiment envie de m'y enfoncer?

Il y a encore peu de temps, j'aurais répondu que je m'étais dirigé vers ces bois pour elle (celle qui fut Elle) ; je ne faisais pas encore la différence entre le déclencheur et la motivation profonde.
La motivation profonde c'est de trouver un mode relationnel qui me satisfasse, une mode relationnel complet, où l'échange, la discussion, la connaissance de l'autre sont aussi impératifs que désirés.
La motivation profonde c'est la liberté, la multitudes de possibilités que cet univers permet.
La motivation profonde c'est ma passion, ma perversité, mes déviances.
La motivation profonde c'est la possession, c'est l'attachement réciproque du maître et de la petite chose blottie contre lui.

Alors oui maintenant je suis à l'orée des bois, et oui maintenant j'ai envie de m'y enfoncer, avec quelqu'un, et d'aller y vivre ce qu'il y aura à y vivre.

Mon univers ce n'est pas le vanille, mon univers ce n'est pas le BDSM, mon univers c'est le mélange, le recoupement de deux êtres aux envies compatibles, mon univers c'est l'évolution au plus profond de tout cela. Dans tout cela, il y a du vanillé, de la tendresse, de la complicité, du plaisir, du tordu, du socialement inacceptable, du rire, de la domination, de la soumission, des dépassements. Le petit monde que je veux construire est tout sauf rigide (il n'est pas mou non plus, je vous vois venir...), tout sauf codifié, tout sauf trop sérieux. Je veux jouer, je veux rire, je veux baiser, je veux câliner, je veux prendre soin, je veux un monde qui ne soit ni BDSM, ni vanille mais qui soit tout à la fois et où la frontière entre les sous-univers est presque imperceptible et est toujours ouverte.

Bon dis comme ça, c'est peut-être pas très parlant pour tout le monde... oui toi là-bas au fond avec ton air narquois qui veut dire "mais qu'est ce qu'il parle pour ne rien dire celui là...", je t'ai entendu et tu n'as pas forcément tort.

Alors essayons de parler un peu plus concret, à partir de mes quelques expériences.

- Vanille?
Sans aucun doute, je ne pense pas avoir fait le tour de ce qui est possible en vanille, et oui j'aime une bonne baise vanille aussi. Après tout dépend de ce que vous incluez dans le vanille, simple missionnaire dominical ou sodomie avec faciale? Pour moi c'est plutôt le 2e choix mais en tout cas il est très clair que le vanille sera présent dans mon univers, clair même qu'il en sera un des piliers... pour pouvoir mieux le contourner.

- Sadique?
Ca dépend dans quel sens on l'entend. Je n'ai pas vraiment l'expérience pour le dire avec certitude. Infliger de la douleur n'est pas une chose qui m'attire en soi. Répondre à une envie est par contre qqch qui me fait écho, et qui est indéniablement capable de provoquer l'envie chez moi. Donner une fessée, mettre des pinces, jouer du martinet, faire couler de la cire chaude sont des activités qui me parlent... mais cela fait-il de moi un sadique? Je ne sais pas.

- Maso?
Sans aucune hésitation, non. Je sais bien que tous les masos ou presque ont commencé un jour par cette réponse. Mais j'y crois dur comme fer. Quelque soit la douleur ressentie je suis incapable de l'érotiser, d'en tirer un plaisir quelconque et je ne la recherche aucunement. Les rares douleurs que je vais m'infliger volontairement sont celles nécessaires à appréhender une nouvelle pratique ou un nouveau jouet. Je trouve important d'avoir une idée de ce que je vais provoquer.

- Dominant, soumis ou switch?
Actuellement mes seules envies sont des envies de domination. Je n'aime pas perdre le contrôle, même quand j'ai décidé de me laisser faire, j'ai besoin de garder une emprise sur la situation, de choisir comment l'autre va mener la barque, pas le détail du voyage, mais les étapes.
Soumis uniquement? Non je ne m'y vois absolument pas, ça ne m'attire aucunement, je n'ai ni l'envie ni le fantasme de lâcher totalement prise sur moi-même.
Switch? J'en sais rien, ce n'est pas inenvisageable, je le sens pas spécialement, ce n'est pas typiquement quelque chose qui me parle, mais je n'aime pas fermé complètement les portes et qui sait peut être qu'un jour une personne sera capable de me donner envie d'essayer... même si c'est pas gagné d'avance.

- Jaloux?
Oui, très. Mais candauliste aussi (au moins en théorie), étrangement. Peut être pas si étrange que cela d'ailleurs, voyeur dans l'âme, j'aime énormément l'idée de pouvoir observer le plaisir de ma partenaire avec un autre (ou plus). Selon des modalités définies par N/nous, l'intervenant extérieur n'étant que l'instrument de N/nôtre désir. De plus je n'aime pas le fait d'être quelqu'un de jaloux, et je pense que mes envies de candaulisme sont un moyen de prendre le contrôle de cette jalousie, de la maitriser.

- Fantasmeur?
Oui très certainement, j'ai l'imaginaire très fertile et j'aime à le laisser vagabonder à la moindre stimulation. Cela dit le fantasme ne me contente pas.

Bon voilà qui clarifie un peu les choses, je vais pas non plus faire ici un inventaire détaillé de mes déviances, j'ai un profil fetlife pour cela ^^
A partir de là je vous laisse imaginer mon monde tel que je le conçois, moi je commence à le voir assez nettement et il me plait bien, à vous de faire le vôtre.
En attendant je vais aller arrêter des voitures au bord de la route pour voir si quelqu'un veut s'enfoncer dans les bois avec moi.

24 décembre 2009

Féérie


J'ai toujours eu un faible pour les fées.
Déjà, gamin, Clochette me faisait de l'effet. Puis est venu le temps des Bondage Fairies, ces petites fées indécentes... quand j'y repense je me dis que finalement certains de mes penchants ne remontent pas uniquement au mois de Juillet.

Récemment, j'ai trouvé UNE fée.
Une fée qui surpasse toutes les autres, une fée qui pleure, une fée qui ris.
Une fée qu'on veut libre et attachée.
Une fée pudique, une fée indécente, une fée perverse, une fée pétillante.
Une fée que je veux comme amie et comme jouet.
Une fée avec qui j'aime tout partager.
Une fée que je veux dans mes bras et à mes pieds.
Une fée que j'ai envie de découvrir en vrai.

Mais comme toutes les fées c'est une petite chose insaisissable, qui file, qui vole, une fée qui ne sait pas décider comment utiliser toute cette liberté.
Alors je la suis, parfois à grand peine, souvent avec grand bonheur, en attendant qu'elle se décide à partager sa liberté.

1 décembre 2009

Echos


Je n'abandonne pas, je ne me décourage pas.
Mes envies sont toujours là, je ne les laisserai pas tomber, tout comme je ne laisserai pas tomber mes amis, ni ceux qui visitent mes pages.
Il y a simplement des moments plus difficiles que d'autres, et je n'étais plus vraiment capable de m'exprimer sur moi-même.

Je vais mieux, j'ai trouvé des solutions à quelques uns des fardeaux qui me pesaient ; pas à tous mais c'est bien normal, il faut les difficultés pour se forcer à continuer d'avancer.

J'ai trouvé aujourd'hui des mots qui expriment ce qui m'est passé par la tête, ce qui passera encore surement de nouveau un jour et qu'il faudra affronter encore et encore.
Ce n'est pas beau, ce n'est pas enjoué, ce n'est pas mielleux, ce n'est pas amoureux, ce n'est pas souriant ; Vice c'est aussi cela, Vice c'est aussi des doutes, des abîmes, des tourments.
Mais Vice c'est un gentleman extraordinaire mais pas trop, alors malgré tout c'est toujours lui qui gagne et qui se relève à la fin comme dirait Bondless.

Rassurez vous (ou pas... ahaha) je continue d'exister, et je vais continuer d'écrire ici le visage de cette partie de moi que Vice représente.



Ces mots sont un extrait du texte de la chanson Peur de l'échec par Orelsan (musique qui ne me correspond pas vraiment d'ailleurs, mais ces paroles me parlent):

Au fond j'm'en bas pas les couilles de ce que disent les gens
J'me perd entre ce qu'ils attendent de moi et ce que je suis vraiment
Tout les jours j'fais l'acteur, j'fais semblant
Je maquille la peur en plaisantant, j'perd mon temps à m'poser des questions au lieu d'agir
J'ai peur de la dépression, j'ai peur de l'avenir et ses déceptions
Plus j'grandis, plus l'temps passe et plus j'suis déçu
Sous l'emprise de l'angoisse, des futurs blessures.
Plus j'me cherche des excuses, plus j'm'enlise,
plus j'm'enivre de négativité et j'me sens vivre
Souvent j'ai peur de l'ennui, j'ai peur de n'avoir aucune raison d'me plaindre
Pourtant j'me sens triste, tout le temps j'me sens vide
J'ai peur d'être normal, d'être moyen, ni trop mal, ni trop bien
J'crois qu'je sers à rien,
j'ai peur de mes proches parce qu'ils connaissent mes faiblesses, mes talons d'Achilles ils savent à quel point mes fondations sont fragiles, ils m'font confiance pour l'instant, mais quand j'les décevrai ils seront près de moi prêt à frapper les premiers.
J'ai peur que mes parents me détestent depuis qu'j'ai 13 ans j'regraisse, jles blesses, jles stress, j'délaisse c'qui m'ont appris pour faire que d'la merde, comme si j'valais mieu qu'mon père, comme si j'valais mieux qu'ma mère.
Eux croit qu'ils m'aiment, moi j'crois qu'ils se voilent la face, j'crois qu'ils aiment celui qui rêve de voir à ma place, parce qu'ils ne savent pas ce qu'il se passe derrière le masque, qui se cache derrière l'image, parce qu'ils ne connaissent pas mon vrai visage.

11 novembre 2009

En panne



Et oui, je suis en panne!
En panne d'inspiration totale, marre de réfléchir, en manque de jeu, en manque d'une muse, en manque de pouvoir offrir tout ce que j'ai envie d'offrir tout simplement.

Ce ne sont pas les idées qui manquent, c'est plutôt l'envie de les écrire sans les vivre.

Alors on verra si je trouve quelque chose à dire, ou si je trouve quelqu'un qui me donne envie d'écrire, mais pour le moment c'est le calme plat sur mon clavier.

10 novembre 2009

Trouble


Je voulais écrire tout un truc sur les larmes, sur le pourquoi, le comment, la déstabilisation qu'elles m'inspiraient d'un côté, et l'envie de les voir perler de l'autre... Mais en fait non, je ne suis pas inspiré.

Alors plutôt je vais parlé d'un léger trouble qui s'est installé depuis ce matin dans ma si petite mais si bien faite tête.
Depuis ce matin une chose que je n'avais jamais envisagé, qui ne m'avait jamais effleuré l'esprit, s'est mise à squatter.

Je suis tombé sur des photos, de belles photos, de belles femmes, le dos et les fesses rougies, écarlates, striés des sublimes marques des différentes lanières qui avaient sévis sur elles. Pas de bleus, pas de sang, que du rouge, un rouge intense dont on peut sentir la chaleur à travers l'image.
J'ai un rapport assez spécial à la douleur, autant ressentie qu'infligée, c'est une compagne que je connais mal, qui en général m'inspire la méfiance.
Mais là, ces couleurs, ces marques m'ont captivées, j'aurais voulu pouvoir effleurer ces peaux du bout des doigts, passer négligemment mes ongles sur ce réseau de stries. J'aurais voulu sentir cette chaleur irradier la paume de mes mains, embrasser ce rouge et me brûler les lèvres.
J'aurais voulu, pour la première fois, avoir moi-même créé un tel tableau.

Mais il n'y a pas que cela, ce que j'ai voulu aussi en voyant ces photos, c'est ressentir la morsure de ces lanières sur ma peau, sentir la chaleur envahir mon corps et la douleur brouiller mon esprit. Ce que j'ai voulu c'est savoir ce que ça fait, savoir comment je l'aurais vécu, savoir jusqu'où j'aurais encaissé, savoir si j'aurais hurlé, pleuré, imploré pour que ça s'arrête, savoir si ma fierté m'aurait fait tenir, si j'aurais relevé le défie ou si j'aurais plié.
Savoir aussi si ce que j'avais envie d'infliger, j'aurais pu aller jusqu'à l'affronter ou si je me serais débiné avant même le premier coup.

Et là, seule la confrontation serait susceptible de m'apporter une réponse, alors qui vivra mais verra, mais pour le moment je reste troublé.